Les réflexes archaïques

Un réflexe est une réponse involontaire à un stimulus externe sensoriel ou sensitif. Les réflexes archaïques, ou primitifs, apparaissent soit in utero, soit dans les premiers mois de la vie. Ils se développent, restent actifs grâce aux mouvements du bébé. Puis, au fur et à mesure que le système nerveux devient mature, les réflexes s'intègrent progressivement afin de devenir des réflexes posturaux. 

Processus de développement des réflexes

"Lorsque nous naissons , toutes les parties de notre cerveau sont en place mais ne sont pas encore opérationnelles. Pour que toutes les parties du cerveau travaillent ensemble , elles doivent être développées et connectées les unes aux autres.

Cela se fait grâce aux mouvements rythmiques du bébé qui stimulent la croissance et la ramification des cellules nerveuses, la myélinisation de leur fibres".

Moira Dempsey, RMTi  Foundation Serie - Traduction Claire Lecut

Pour atteindre cet objectif, le bébé doit être touché, câliné, bercé et autorisé à bouger librement surtout dans les trois premières années de sa vie.

Les réflexes archaïques sont organisés selon un schéma d'apparition bien précis. Or, si les premiers réflexes ne peuvent se développer, ils resteront actifs et empêcheront les suivants de se développer correctement à leur tour. 

Quelques réflexes archaïques connus

Le réflexe de Moro 

Également appelé réflexe de défense (réflexe des bras en croix ou d’embrassement), le nourrisson réagit à un stimulus soudain (lumière, son, changement de positions rapide, perturbation de la surface où il repose, etc.) en écartant brusquement ses bras et ses jambes et les ramène dans un mouvement d’étreinte comme pour s’agripper à sa mère. 

Le réflexe d'aggrippement palmaire, de préhension

grasping en anglais, quand une stimulation est effectuée sur la surface palmaire ou plantaire du nourrisson, il effectue une flexion ferme des doigts ou des orteils du (des) membre(s) stimulé(s). Sa prise est si forte qu’il est possible de soulever l’enfant. Ce réflexe aide au lien d’attachement entre les parents et l’enfant. Sa disparition permet la préhension volontaire.

Le réflexe des points cardinaux succion

également appelé réflexe de recherche, la stimulation tactile de la joue entraîne une rotation de la tête vers le côté stimulé et le bébé ouvre la bouche pour téter. Ce réflexe contribue à faciliter l’allaitement au sein.

Le réflexe tonique asymétrique du cou

également appelé le réflexe de l’escrimeur, lorsque, couché sur le dos, la tête de l’enfant est tournée d’un côté (par lui-même ou par une tierce personne), l’extension du bras du même côté que la tête ainsi que la flexion du bras opposé ont lieu. Ce réflexe joue un rôle dans le développement de la coordination visuo-motrice. Si ce réflexe persiste, l’intégration bilatérale sera affectée. L’enfant aura de la difficulté à étendre le bras d’un côté sans tourner la tête du même côté, à fléchir un bras sans tourner la tête du côté opposé et à ramener ses deux membres sur la ligne médiane. Il lui sera donc difficile ou impossible d’amener de la nourriture à sa bouche, de tenir un objet avec les deux mains, de tenir un objet devant soi à l’aide d’une main tout en le regardant.

Pourquoi travailler sur les réflexes archaïques ?

"La rémanence de réflexes primitifs empêche l'enfant d'acquérir la totalité des moyens physiques qui lui sont nécessaires pour être à l'aise dans ses apprentissages, d'où ses difficultés scolaires et/ou comportementales".

Marie-Claude Maisonneuve

Une mauvaise ou partielle intégration des réflexes archaïque suppose que  le corps dépense beaucoup d'énergie à tenter de contrer le déclenchement des réflexes. L'enfant ou l'adulte focalise son attention sur ses "compensations" au détriment de sa concentration sur une tâche ou  la réalisation de celle-ci.

La posture peut être touchée (mauvaise position, tension, manque d'équilibre) mais aussi la sphère émotionnelle. Travailler sur l'intégration de ses réflexes archaïques peut aider une enfant à se sentir moins submergé par la colère ou la peur, à trouver une aisance dans la relation.